Il y a dans le travail de Sophie Mabille une variété iconographique et une adaptabilité à des sujets aussi opposés que des bouées gonflables et des paysages enneigés. Pourtant, son oeil, pour ne pas dire sa patte, en tire à chaque fois une force étonnante, un sérieux même qui pallie la disparité des thèmes. La surexposition pour Beach Toys et Bouées, la sensualité des matières végétales capturées dans Or du temps, ou la sourde mélancolie des transparences de Budapest participent de cette atmosphère paradoxale de distance et d’implication, comme si Sophie Mabille capturait l’essence même des objets et des choses. Une bouée canard semble libérée de son plastique face à l’horizon qui se dévoile, tout comme l’arbre « flamme » s’ancre fièrement dans la terre et surplombe de son volume fouetté par les vents un espace qui est le sien.
Sophie Mabille utilise la photographie comme moyen d’expression depuis l’âge de 16 ans. Après quelques années en tant qu’assistante auprès de Bernard Esclapez à Paris, elle travaille 6 ans à New York où elle suit les cours de The School of Visual Arts. Suite à une parenthèse : doctorat de commerce international et postes chez Christian Dior et Villeroy&Boch, en 2002, elle décide de reprendre son cheminement photographique et de se consacrer principalement à ses projets personnels.